Ces dernières années, les GAFAM (Google, Apple, Facebook devenu Meta, Amazon et Microsoft) et BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et
Xiaomi) ont, grâce à leur irrésistible montée en puissance, développé la capacité de concurrencer le pouvoir des États et d’affecter la liberté
d'autodétermination des individus. Dans un cyberespace où les frontières n’existent pas ou ont tendance à devenir de plus en plus floues,
la prise de conscience de cette hégémonie numérique a donné naissance à la notion de souveraineté numérique. La crise sanitaire n’a fait
qu’amplifier et mettre en lumière les risques liés à la perte d’indépendance.
Aujourd’hui, force est de constater que le numérique constitue plus une menace qu’une opportunité pour la souveraineté des États et leur capacité à s’autodéterminer. Ceci est d’autant plus visible dans un contexte européen où les politiques du numérique, non-harmonisées à l’échelle communautaire, ne permettent pas l’avènement de champions du numérique et contribuent à une forte vulnérabilité, particulièrement en matière de cybersécurité, au profit des autres puissances mondiales.