Du côté de Lille, l’Écoquartier des Rives de la Haute Deûle - où trône fièrement le site phare d’Euratechnologies, le bâtiment Le Blan – Lafont - fait des émules. Il obtenait en janvier dernier la nouvelle labellisation « Ecoquartier – étape 4 », la plus haute distinction. Ici, l’eau est le fil bleu : elle structure le quartier.
Afin de la préserver, LE fameux "Jardin d’eau" joue un rôle central. Alimenté par un système de bassins versants et de canaux intégrés aux voiries qui s’écoulent par simple gravitation, il centralise et stocke l’eau pluviale. Surtout, il dépollue cette eau et l’assainit avant qu’elle ne s’infiltre dans les sols. Cette petite prouesse que permet la nature porte un nom scientifique : la phytoremédiation. Mot compte triple au Scrabble.
S’il n’était qu’une espèce pour rendre tangible la bonne santé d’un quartier, la chauve-souris serait celle-là. Elle joue en effet un rôle primordial dans l’écosystème en se nourrissant d’une large variété d’insectes ou parasites et en favorisant la pollinisation de nombreuses plantes. Sa présence sur un site atteste donc du caractère vigoureux de la biodiversité. Elle n’en est d’ailleurs pas le seul indice.
Pour le mesurer, les équipes de SORELI, aménageur du quartier et de l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria), ont co-développé un Biodimètre. Il s’appuie sur des capteurs disséminés dans le quartier qui quantifient la présence de certaines espèces (chauves-souris, sauterelles, oiseaux) mais également suivent en temps réel l’évolution de la température du sol et de l’air. Les données collectées sont ensuite retraitées par IA et analysées pour mesurer l’impact des aménagements de l’écoquartier sur l’environnement et adapter les pratiques. La démarche est même collaborative puisque les promeneurs curieux peuvent renseigner les espèces animales et végétales qu’ils repèrent. Levez le nez et ouvrez l’œil. Oh, tiens, une chauve-souris !
Moins 90% d’eau à rendement égal pour les fermes hors-sol de TomoGrow : on en rêvait, ils l’ont fait. Et pas qu’un peu car la technologie qui s’appuie sur 2 brevets se déploie à vitesse grand V depuis le campus dédié à l’Agtech d’Euratechnologies, Willems. Il faut dire que les arguments sont là : réduction du gaspillage alimentaire et de l’empreinte carbone des produits alimentaires et production 100% locale puisque tout commence à Willems, à la « ferme mère », où les graines sont semées et où les plantes germent (bien évidemment, sans pesticides).
Plusieurs enseignes de distribution ont dit « oui » et leurs clients peuvent désormais cueillir en magasin basilic, menthe, coriandre et autres plantes aromatiques. Plus frais et plus local, on ne trouve pas ! Quoique, si vous aussi, vous avez des idées pour construire l’agriculture de demain, postulez jusqu’au 8 septembre pour rejoindre le programme AgTech.
Une coopérative d’activités qui emploie des habitants en réinsertion professionnelle, tel est le principe de Coop’Manau. L’organisation implantée au cœur du campus roubaisien d’Euratechnologies, Blanchemaille, contribue ainsi à la création d’emplois durables et non délocalisables. Et même plus, car dans le même temps, elle est un des fers de lance de l’économie circulaire à l’échelle de la Ville. À son actif, le réemploi de déchets textiles issus des entreprises du territoire en divers accessoires. Parmi eux, le désormais célèbre « sac à pellets pain ». Si, si.
L’histoire est goûteuse, on vous la raconte : d’un côté des sacs de transport de houblon issus des brasseries locales jetés à la benne. De l’autre des boulangeries sur le territoire roubaisien avec un quantité importante de pains rassis réemployables en pellet pour alimenter les chaudières à granulés. Entre les deux, aucun service de micro-logistique. Ni une, ni deux, Coop’Manau a fait le lien. La coopérative poursuit d’ailleurs ce travail de maillage et collabore de manière rapprochée avec la Ville de Roubaix par l’intermédiaire de sa matériauthèque et en contribuant à l’appel à projet Upcycle Your Waste.
Pour cette dernière étape, on vous propose de voyager loin, très loin. Fermez les yeux (rouvrez-les pour lire la fin de l’article) et laissez-vous transporter de Saint-Quentin (où le programme SpaceTech d’Euratechnologies est en plein développement) vers… l’espace ! Tout là-haut, d'anciens satellites « dorment » et constituent des déchets. Oui, vous avez bien lu : l’espace est pollué. Lorsque ces appareils sont envoyés dans l’espace et qu’ils ont terminé leur mission, soit ils sont désorbités et détruits dans l’atmosphère, soit ils sont laissés inactifs sur leur orbite. Environ 42% des opérateurs choisissent cette deuxième option, celle de la pollution spatiale.
Cette histoire, la startup incubée sur le site de Saint-Quentin, Balistick en a fait sa licorne de bataille. Elle propose deux solutions aux opérateurs : recharger les satellites pour continuer de les utiliser ou récupérer les satellites inactifs. En ligne de mire, la rentabilité de l’exploitation commerciale, la diminution de la pression sur certaines orbites très engorgées et des solutions pour un secteur spatial plus durable ». Lors de votre prochaine promenade nocturne, levez les yeux au ciel, et imaginez la startup d’Euratech nettoyer l’espace. Longue vie à l’écologie spatiale et à Balistick !